L'horloge des siècles (1901-1902)
"En 1902, nouvelle prouesse avec L’Horloge des siècles dont le thème n’est pas banal…dans un avenir non précisé, mais proche, à la suite d’un cataclysme cosmique au moment même où le mouvement revendicatif social allait triompher, non seulement la terre se met à tourner en sens inverse, mais le temps lui-même se déroule à l’envers.…" Pierre Versins dans son Encyclopédie de l'utopie et de la science-fiction.
L'Horloge des siècles est un roman assez inhabituel dans sa conception même du temps qui s'écoule à l'inverse. On sent bien que Robida ne tient absolument pas à nous convaincre scientifiquement et il évite bien des questions de "logique" qui ne manquent pourtant pas d'interpeller le lecteur.
Personnellement, j'ai du faire preuve d'une grande gymnastique intellectuelle pour surmonter ces questionnements. Par exemple si le temps par en arrière et que les adultes retombent dans l'enfance, que deviennent les bébés qui viennent de naître. De même que la réapparition des morts parmi les vivants donnent à croire qu'ils sortent tous de leur tombe mais Robida se garde bien d'évoquer ce genre d'image préférant les faire réapparaître presque par enchantement dans des lieux éloignés de l'intrigue. Ceci contournant le problème de la description de la "renaissance".
En dehors de ces éléments, le roman se lit bien offrant des réflexions sur le passé, l'avenir, l'Histoire. Mais en grand caricaturiste qu'il est, Robida ne se prive pas de nous décrire aussi quelques cocasseries fortes amusantes.
Le livre L'horloge des siècles a été d'abord publié dans le journal La Vie illustrée du n°160 du 08/11/1901 au n°182 du 11 avril 1902, avant de faire l'objet d'une édition intégrale en 1902.